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fronde [1]

nf (fron-d')
  • 1Arme à jet, consistant en un fond de cuir suspendu par deux cordes ; on met dans la poche de cuir une pierre ou une balle de plomb, à laquelle on communique un mouvement très rapide en la faisant tourner ; puis on lâche une des cordes, et la balle s'échappe par la tangente avec toute la vitesse acquise ; l'art du frondeur consiste à lâcher la corde quand cette vitesse est la plus grande, et que la balle est dans la direction convenable. Si adroits à jeter des pierres avec la fronde, qu'ils auraient pu même frapper un cheveu, sans que la pierre qu'ils auraient jetée se fût tant soit peu détournée de part ou d'autre. [Sacy, Bible, Juges, XX, 16] Ainsi David remporta la victoire sur le Philistin avec une fronde et une pierre. [Sacy, ib. Rois, I, XVII, 50] La fronde lançait les pierres avec tant de raideur, que ni bouclier, ni casque n'en pouvaient soutenir l'impétuosité. [Rollin, Histoire ancienne]

    Pierres de fronde, pierres travaillées pour être lancées par la fronde, qu'on trouve dans les habitations lacustres anté-historiques et chez quelques peuples sauvages actuels. Les pierres taillées nommées pierres de fronde ont une forme sphérique ou discoïde présentant une rainure dans leur partie moyenne plus ou moins profonde. [Marcel de Serres, Comptes rendus, Acad. des sc. t. LIII, p. 1124]

  • 2 Terme de chirurgie. Bandage à quatre chefs, ainsi appelé parce qu'il a la forme d'une fronde.
  • 3Nom du parti qui s'insurgea contre Mazarin et la cour pendant la minorité de Louis XIV ; en ce sens on met une majuscule : la guerre de la Fronde. Il en est [des diables] de lourdauds, de hargneux et de mornes ; Il en est d'enjoués, il en est de grondants, De danseurs sur la corde et d'arracheurs de dents ; Il en est de village, il en est de grand monde ; Il en est à la mode, il en est à la Fronde. [Corneille Th. Feint astrologue, V, 6] Les romans de Scarron n'ont point troublé le monde ; Chapelain ne fit point la guerre de la Fronde. [Voltaire, Poèmes et épîtres] Tout cela part, dit-on, du collége Mazarin ; il faudra que nous disions comme du temps de la Fronde : point de Mazarin. [Voltaire, Correspondance]

    Il s'est dit, au pluriel, des mouvements que la Fronde avait excités. Vous me faites plaisir de me mander tout le détail de vos frondes. [Pascal, Lettres]

REMARQUE

Au XVIIe siècle quelques-uns disaient encore fonde, qui jadis avait été seul usité, et qui est la forme correcte : Lygdame cependant, cet homme incomparable à lancer de la fonde un plomb inévitable. [Brébeuf, Pharsale, III] Chifflet, Gramm. p. 33, se contente de remarquer que fronde est meilleur que fonde.

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1. FRONDE. - ÉTYM. Ajoutez : L'r épenthétique, si tardive en français, est venue d'abord en provençal, probablement d'après l'italien, où fromba, la fronde, se rattache à frombolo, bruit semblable à celui que font les pigeons en s'envolant.
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